jeudi 10 octobre 2013

Les notes de Mireille C.

Les notes de Mireille C
St François de Sales
A. Cavaillé-Coll

Orgue de Lunel Cavaillé-Coll 1856

(L’orgue de St François de Sales à Lyon est de 1880, apogée de A. Cavaillé-Coll)

3 claviers de haut en bas, Récit (8 Jeux, 37 notes), GO (10 Jeux, 54 notes), Positif (8Jeux, 54 notes),
Boite d’expression à droite avec ressort et 3 crans
Pédalier complet (4 Jeux, 30 notes)
L’orgue est TB harmonisé, on peut faire des Solos de Flûte et Hautbois
Les basses du Récit ne commencent qu’au 2° FA
L’accouplement des claviers avec le Plein Jeu alourdit les touches.
Louis Vierne

Éric Gozé, Andante de la 1ère Symphonie de Louis Vierne (Poitiers 1870-Paris 1937)  Louis Vierne, mal voyant, formé par Franck puis Widor, il est nommé à ND de Paris en 1900 (sa femme le quittera pour le facteur d’orgue Mutin)

Registration : plusieurs possibilités
Vx Céleste (Récit) + Salicional (Pos) + B8 (Pos et GO)
Péd =Sb16 + Fl 8
Vx Céleste + Viole Gambe (Récit)
Montre  + B8 (GO)
Salicional+ Prestant (Pos)
MD avec Voix Céleste

Exposition du thème principal, Soprano éloquent accompagné par de superbes harmonies qui sont importantes, il faut privilégier le chant mais aussi faire sentir la progression harmonique.
Jouer plus lentement. Plus chantant, avec plus de tendresse. Tempo plus serein, jouer comme un chanteur, respecter les liaisons.
Revoir la vie du compositeur, situer la pièce dans sa vie …: Vierne était un homme chaleureux, sensible, Widor était plus rigide, aristocrate, a fondé l’école française d’orgue …
Vierne organiste à Ste Clotilde de Paris (après Franck) où on ne pouvait lier la pédale qui se jouait avec un seul pied, l’autre étant occupé par la boîte d’expression.
 Widor a mis au point avec Cavaillé-Coll à St Sulpice la pédale d’expression au milieu,  permettant de lier la pédale.
Vierne est d’abord à Ste Clotilde, puis à St Sulpice en remplacement de Widor, puis en 1900 à ND de Paris.
Transition puis longue phrase reprise en écho pendant 4 mesures, animation légère puis, reprendre le tempo initial plus tranquille. Puis descente, puis 2 arabesques, enlever le salicional et mettre un Bourdon.
Respecter les silences avant de reprendre. Écouter la MG. En principe on met tous les fonds de 8’. Souligner le mouvement ternaire par un léger appui.
Fin de la 2° partie en Mib, ne pas couper.
Interrogation par modulation et non affirmation. Rien n’est stable, 7° de dominante. La respiration est possible pour souligner l’interrogation.
3° Partie en Sol b min puis Maj et fin en Fa Maj amené par un petit fil conducteur
MG au Récit. Faire un choix (accent + vigilance), construire un discours.
Vierne était alors remplaçant de Widor à St Sulpice, Widor venait décrire sa Symphonie Gothique où le 2° mouvement est en Fa Maj.
Montre en tirasse avec tous les 8’ à la pédale.
Mettre en valeur la descente chromatique. En ralentissant et coupant.

St Sulpice

Jean-François Hortholan Prélude en Sol Maj JSB (BWV 541)
Œuvre concertante, festive, pétillante avec un grand trait de soliste (motif bien articulé)
Musique allemande : registration ici sans doublette, Fl 4 au Positif
JS Bach
Début arpégé comme souvent en Sol Maj chez JSB = force, lumière éclatante. Le trait arpégé est en doubles croches qui continuent. Sorte de Toccata avec toujours le même motif.
Toujours des doubles croches d’une voix à l’autre. Contre Sujet (Sol Fa Sol Ré Si Sol La) avec des accords répétés. Repérer les éléments.
Le sommet de l’arpège du début est sur le 2° temps, il sera  sur le 1er temps par la suite. Chez JSB, liberté des temps par rapport à la mesure. S’arrêter légèrement sur tous les sommets arpégés.
Privilégier les accents en dehors des barres de mesure. Ne pas réattaquer après le sommet. Arrêter légèrement sur chaque harmonie. Attendre un peu sur chaque temps avec répétition des accords pour marquer la progression. Laisser la MG sur le clavier quand elle ne joue pas pour seulement 2 temps.
Jouer plus calmement. Travailler lentement :-je ne peux pas jouer vite ce que je ne sais pas jouer lentement-.
La pédale est détachée dans les cadences, les mouvements conjoints sont eux plus liés.
En France, on est trop systématique, en fait le toucher doit varier selon la musique.
Nombreuses fausses relations, articuler par 2.
Louis Robilliard à la tribune du Cavaillé-Coll de Lunel
On arrive en 9° de dominante de Sol min puis retour en Sol Maj.

Julien Puech : invention à 2 voix de JS Bach
Important de travailler mains séparées

Jacques Raymond 6° symphonie (1887) de Widor

En 1870, Widor découvre l’orgue Cavaillé-Coll de St Sulpice dont il est devenu le titulaire. Cela lui a donné envie d’écrire une 1° série de 4 symphonies, puis une 2° série, puis les 2 dernières : la gothique et la romane (sur respectivement lea mélodies grégorienne du Puer natus et de l’Haec Dies), inaugurant ainsi une nouvelle ère musicale.
Staccato constant, tempo rapide. Ne pas tenir la pédale, la travailler, rester en mesure.
Charles Marie Widor


Intermezzo Laisser les anches de 8 et 4’, Récit (Trompette et gambe)accouplé au  GO (Fonds sans Prestant), Hautbois (sans Clairon qui est trop fort), boite fermée. Même tempo.
Depuis Franck, utilisation des orgues Cavaillé-Coll dites symphoniques où le Récit, très puissant, se joue avec un pied sur la boîte d’expression. Ces orgues permettent une progression magnifique : Positif anches boîte fermée, puis Pos accouplé au Récit, puis GO, puis GO avec anches du Récit. À partir du Récit, on construit le crescendo.


Felix Mendelssohn
Marie Wetzel 6° Sonate de Mendelssohn. Mendelssohn. (Hambourg 1809-Leipzig 1847) redécouvre la musique baroque de JSB et Haendel. Il est le parrain de la fille aînée, Marie, de Schumann. Chez Mendelssohn comme chez Brahms, il faut suivre les indications de liaisons. 
Choral Pater Noster = serein, attendre à chaque articulation.
Fugue sur le verset Délivre-nous de tout mal, sorte de sarabande avec le 3° temps plus long, sorte de plainte, imploration.
Commencer piano avec fonds doux, puis on fait entrer le positif, puis on joue sur le GO pour créer une sorte de crescendo.
On va de Ré min à Fa Maj (lumière), puis au sommet on rediminue.
Final On change la registration piano, dolce
Pos (Ne pas mettre Montre ni Fl harmonique ou sur Récit avec boîte fermée (Mendelssohn.en jouant le Choral Schmücke Dich sur l’orgue d’un couvent en Allemagne a dit -j’ai trouvé une registration pour le thème, très fort mais très loin-).
Ici Récit boîte fermée
Pos avec 8’ et 4’,
Péd enlever les tirasses, 16’ et 8’
On peut aussi aux mains utiliser la Gambe toute seule ou encore au Positif, l’octavin 4’ avec la Flûte 4’  et jouer une octave au-dessous.
Les coupures sont douces, bien lier les liaisons.

Irène Randrianjanaka 1er mouvement de la 1ère Sonate (1875) d’Alexandre Guilmant.

Alexandre Guilmant
Guilmant (Boulogne 1837-Meudon 1911) a beaucoup écrit, même style que Widor (lequel a plus d’idées) et influencé par Franck, il avait une grande culture. Il a donné de nombreux concerts aux US et en Angleterre (pour certains de ses contemporains en France, il ne jouait pas TB). Il a travaillé avec Lemmens qui dit-on était plus soucieux de la carrière de sa femme et de gagner de l’argent). Grand travailleur, il a édité les Archives de la musique d’orgue (10 volumes pour la musique française et 10 pour la musique étrangère), il a été un des fondateurs de la Schola Cantorum. Il a transcrit pour l’orgue –le cygne- du carnaval des animaux de St Saëns. Titulaire du Cavaillé-Coll de la Trinité puis de N Dame à Paris.

Très belle pièce, avec parfois des harmonies franckiennes.

L''introduction bien en mesure (les triples croches ) dans le style Empire pour l'arrivée de l'Empereur Napoléon III.
L’arrivée doit être mise en valeur: serrer Ré-Sol

Bien introduire le thème Mi-Ré-Mi Si-Sol-Fa-Mi à la pédale, jouer bien legato et au fond des touches pour faire parler tous les tuyaux.





mardi 8 octobre 2013



La journée du 5 octobre 2013 - par Simone M.

                                   Journée du 6 octobre relatée par Simone.

Cette journée débuta par la réunion de rentrée présidée par Irène qui présenta le programme de l’année 2013/14 avec notamment des sorties à Perpignan, à la côte basque et le grand voyage (10/12 jours ) en Alsace après le 15 août. Irène rappela les différents tarifs : cotisation , frais d’électricité, cours.

Deux nouveautés : le fonctionnement par année scolaire, et  l’instauration d’un règlement.
Ambiance tout à fait sympathique, décontractée et chaleureuse envers les nouveaux inscrits à Orphé qui se poursuivit naturellement pendant l’apéritif dînatoire « copieux » soigneusement et délicieusement préparé par Irène et plusieurs « orphéistes » (Est-ce ainsi qu’on les appelle ?) 

Tout le monde était donc prêt pour Lunel 
et la Master-class de Louis Robilliard. 



Il s’agissait pour moi d’une « première » : je ne savais pas ce qu’était une master-class. Ce fut une découverte éblouissante. J’étais dans l’église, regardant ou plutôt dévorant des yeux (et des oreilles) l’écran, les interprètes, et le maître qui ne négligea personne consacrant un temps égal à chaque interprète, prodiguant maints  conseils théoriques immédiatement mis en pratique. Louis Robilliard n’a vraiment pas été avare de son temps et la retransmission sur grand écran (idée géniale) nous a permis de savourer l’élégance de son jeu, la beauté de ses mains en action ; on pouvait suivre de près les différents effets produits par son toucher (le temps passé sur les notes, le legato ou staccato et non la force de la frappe comme au piano). 

J’ai regretté que tellement absorbé par la tâche, Louis Robilliard ait parfois oublié de brancher ou de prendre le micro : seuls les exécutants pouvaient alors profiter des conseils.
Après l’andante de la 1ère symphonie de L.Vierne et les recommandations de jouer avec tendresse cette musique plus chantante, moins rigide que celle de Widor, ce fut le prélude en sol majeur de J.S.Bach, les remarques sur l’abondance d’arpèges en sol M mais les variantes dans l’accentuation : 2ème temps puis 1er temps dans la progression harmonique.
De la 6ème symphonie de Widor qui m’est apparue très difficile, et jouée avec beaucoup d’assurance, j’ai retenu l’insistance sur le staccato constant qui rend l’exécution de la pièce encore plus difficile ! 
Une place un peu à part que celle de l’invention de J.S.Bach jouée par un tout jeune musicien. Louis Robilliard préfère laisser à l’orgue les œuvres pour orgue, et au piano les autres : clavecin bien tempéré, inventions…Le répertoire est riche et les organistes peuvent y trouver ce qui leur convient.

Un mariage interrompit la classe… il était 16h30 : l’heure du goûter ! qui permit de découvrir un magnifique petit orgue à tuyaux dans le salon de celui qui nous accueillit : ambiance très amicale, un Maître qui s’y sentait tout à fait à l’aise et qui félicita le groupe car il n’en était pas partout ainsi. 
 












Retour à l’église pour la fin de Widor, puis le 6ème choral et fugue sur le pater noster de Mendelssohn et l’insistance sur le legato des romantiques
Irène passa alors de professeur à élève avec le premier mouvement de la 1ère sonate de Guilmant et put elle-même apprécier les petits détails d’interprétation en rapport avec le style héroïque époque Napoléon III.
J’ajouterai le rappel donné de conseils fondamentaux que nous oublions régulièrement : travailler lentement, ne pas chercher la vitesse…Prendre son temps, donner son temps aux notes d’exprimer ce qu’elles doivent exprimer. Travailler main par main et pédalier seul…Bien étudier intellectuellement la partition : S.CS, les harmonies, l’enchaînement des phrases musicales. Ne pas faire de grands gestes = ne pas éloigner les mains du clavier, ne pas éloigner non plus les pieds (on ne sait souvent pas qu’en faire quand ils n’ont pas à jouer !), éviter d’appuyer les mains sur le banc pendant un trait au pédalier seul, de façon à pouvoir ensuite poser les mains sur la note juste. Remettre dans leur contexte historique les compositeurs pour mieux faire sentir leurs caractéristiques.   

Je me dois d’ajouter un commentaire sur ce qui suivit cette master class puisque je fis partie de ceux qui restèrent auprès du maître pour sa mise au point des registrations des morceaux du concert du lendemain. Un véritable régal ! je pus ainsi avoir un avant-goût de la prestation du dimanche…un Bach à m’en faire pleurer, et puis toujours ces mains tellement belles sur le clavier, et le soin scrupuleux avec lequel le concertiste teste puis choisit les jeux les mieux adaptés à l’œuvre à jouer. 

J’étais simplement spectatrice et auditrice heureuse…mais je comprends l’angoisse des  intervenantes chargées de mettre les jeux et de tourner les pages, à la double croche près…et l’effort d’attention et la patience demandés encore après cette longue journée à Irène qui déchiffra bon nombre de passages de chacune des œuvres du concert avec une dextérité qui suscita l’admiration de Louis Robilliard lui-même.
Merci encore à vous tous et à Irène plus particulièrement qui insista pour me faire venir à cette master class. Je fais partie maintenant d’Orphé, je ne manquerai pas de venir à certaines manifestations quand cela me sera possible.
Fantastique week end même si je n’ai pas pu assister au concert de dimanche.

                                                                 Fait à Tassin le 7/10/2013.